Non, nous ne sommes pas tombés sur la tête. Nous n’avons pas plus reçu la visite de Mormonts, d’Evangélistes ou de Témoins de Jéhovah à la rédaction. Il s’agit ici de la réécriture d’une femme Américaine ayant décidé qu’Harry Potter se devait d'être plus Chrétien.
Mais, si ! Vous vous en souvenez peut-être, mais il y a eu de nombreuses polémiques (jusqu’au Vatican sous Benoît XVI) concernant le danger que représente Harry Potter pour les petits chérubins. Eh bien, Grace Ann, une Américaine Chrétienne conservatrice qui interdit farouchement à ses enfants de lire Harry Potter, de peur que ses petits n’en viennent à devenir sorciers, a décidé de se lancer dans la réécriture complète de l’œuvre dans une vision plus dogmatique.
Harry Potter à l’École des Prières et des Miracles
Le premier volet de la saga Harry Potter à l’école des sorciers (En Anglais « Harry Potter et la Pierre Philosophale ») se transforme en un petit Harry allant au Béthel apprendre les Saintes Ecritures. Publié en Anglais sur le célèbre site Fanfictions.net, cette nouvelle version d’HP nous offre un Dumbledore révérend, marié et hétérosexuel (oui, dans le vrai HP, il est gay), dont la fille n’est autre qu’Hermione Granger…
Et tout y passe : les femmes qui ne doivent pas travailler, le Darwinisme, la Science… Dans ce premier chapitre à la plume délicieusement basique, l’auteure nous montre un Harry Potter docile n’attendant que d’être « sauvé ». Mais, nous n’en disons pas plus, nous vous laissons découvrir la traduction du premier chapitre où Hagrid se transforme en évangéliste de porte à porte !
(Vous trouverez la suite de la traduction en cours toujours sur FF.Net !)
Il était une fois, un petit garçon nommé Harry Potter qui vivait sous les escaliers d’une maison de Privet Drive avec son oncle et sa tante. Il était gentil, obéissant et faisait toutes ses corvées mais il sentait que quelque chose manquait dans sa vie. Quelque chose de grand et de spécial mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il restait éveillé toutes les nuits en y pensant. C’est alors, qu’un jour, quelqu’un frappa à sa porte et tout changea.
« Ouvre la porte, Harry » beugla sa tante Petunia, une femme carriériste, depuis son fauteuil sur lequel elle était assise les pieds en éventail. Elle avait de courts cheveux blonds bouclés et ne se maquillait jamais. Oncle Vernon, quant à lui, était occupé dans la cuisine et hocha timidement la tête en mettant ses brownies au chocolat au four.
« N’était-ce pas à elle de faire ça ? » pensa Harry ? Mais comme il était un jeune garçon très obéissant, il alla ouvrir la porte immédiatement. Il tourna la poignée métallique et ouvrit ainsi la lourde porte en bois.
Sur le porche, se tenait un homme aux allures de géant, à l’imposante musculature et doté d’une barbe très virile. Il était habillé d’une chemise rouge à carreaux, d’un jean et de solides bottes de cuir. Son torse était recouvert d’une épaisse toison de poils bruns emmêlés les uns aux autres. Il portait également un collier avec un pendentif qui parut être à Harry la lettre « T » en minuscule. En le regardant, Harry se senti heureux, en paix avec lui-même sans pouvoir en expliquer la raison !
« Bonjour gamin » salua amicalement le géant, tout en lui souriant. Il avait un visage détendu et chaleureux qui vous mettait tout de suite en confiance. « Je m’appelle Hagrid. Je pourrais parler à ta maman et à ton papa ? »
« Je n’ai ni maman, ni papa » répondit tristement Harry en regardant ses vieilles guenilles qui furent autrefois bleues. Peut-être était-ce d’ailleurs pour cette raison qu’il se sentait si seul, pensa-t-il une nouvelle fois. Peut-être qu’il manquait d’une maman et d’un papa… Non, ce n’était pas tout à fait vrai.
» Je suis si désolé d’entendre ça » répondit Hagrid plein d’empathie.
» Vous pouvez parler à ma tatie et mon oncle » rétorqua poliment Harry en clignant ses grands yeux bleus d’enfant.
« Que voulez-vous ? » glissa alors tante Petunia en jetant un œil par la porte avec ses petits yeux suspicieux. Elle était vêtue d’un pantalon de costume bouffant.
« Bonjour, voisine ! Je me demandais si vous aviez été sauvée » s’exclama Hagrid plein d’entrain en inclinant son chapeau de paille.
Tante Petunia laissa s’échapper un rire graveleux en se penchant en avant dans ses bottines de travail : » Sauvée ? Ne me dîtes pas que vous êtes l’un de ces chrétiens ? »
Harry ne savait pas ce que signifiait ce mot, mais le sourire d’Hagrid était le plus paisible qu’il n’ait jamais vu. Ce sourire éclatant sur le visage amical de cet inconnu apporta à Harry chaleur et bonheur si bien qu’il se sentit lumineux. Il se demanda pourquoi sa tante Petunia et son oncle Vernon ne souriaient pas de la même façon…
« Oui, je le suis » répondit gentiment Hagrid. « Et vous, l’êtes-vous ? »
Tante Petunia rit à nouveau en dirigeant son nez pointu vers le ciel. « Nous sommes trop intelligents pour ça. Avez-vous lu Dawkins ? Dieu est mort ! Dawkins l’a prouvé. Voulez-vous que nous vous apprenions ses théories ? »
« Qu’est-ce que c’est qu’un chrétien ? » demanda innocemment Harry en tapotant du pied le vieux tapis jauni qui n’avait pas été aspiré depuis un certain temps.
« Les chrétiens sont des personnes qui veulent être bonnes » répondit sagement Hagrid. Il s’accroupit pour être au niveau des yeux de Harry. « Nous voulons aller au Paradis après notre mort. Sais-tu ce qu’est le Paradis Harry ? »
Harry secoua la tête ; ses yeux bleus étaient grands ouverts et pleins de curiosité.
« Le paradis, c’est un endroit merveilleux dans lequel nous pouvons être avec Dieu. »
Tante Petunia claqua ses mains sur les oreilles du jeune Harry, et répondit d’une voix mielleuse : »Merci beaucoup de votre attention, Monsieur, mais il n’a pas besoin de votre religion, il a la science, le socialisme et les anniversaires. N’avez-vous jamais entendu parler de l’Évolution ? J’ai un très bon manuel d’éducation sur l’Évolution que je pourrais vous donner si vous voulez apprendre des choses. »
Hagrid rit alors sagement. « L’Évolution, c’est un conte de fée. Vous n’y croyez pas réellement, si ? »
« Bien sûr que si ! » s’écria tante Petunia.
« Bien, alors prouvez-le ! »
Tante Petunia ne put que fixer Hagrid, sa grande bouche ouverte bêtement. La voici, se pensant si intelligente, tellement pleine de savoir, elle qui demandait toujours aux chrétiens de lui donner la preuve de leur croyance, qui n’arrivait pas, elle non plus, à prouver sa propre croyance. C’est alors que Harry comprit qui était le plus intelligent des deux !
» Dîtes moi comment accéder au Paradis ! » implora tristement Harry en joignant ses mains. Parfois, la sagesse des plus jeunes est vraiment incroyable. Nous pensons, nous autres adultes, que nous savons tout sur tout et c’est alors que Dieu parle à travers la bouche des enfants, nous montrant que nous sommes tous des mortels luttant tout au long du chemin de la vie. Leçon d’humilité.
« Tout ce que tu as à faire, c’est être sauvé. Veux-tu être sauvé ? »
« Je le veux, je le veux ! » s’écria à nouveau Harry en sautillant sur place.
« Dans ce cas, prononce la prière du pêcheur ! »
Tante Petunia tenta de l’arrêter, mais elle était démunie face à la pureté, l’innocence et la sainte énergie de Harry. Au moment où il dit la prière, Hagrid sourit de toutes ses dents.
« Tu es un chrétien désormais Harry ! » s’émut Hagrid empli de fierté.
Harry sourit, puis s’interrogea : « Mais, comment agir en chrétien ? Je ne sais pas comment faire ! »
Hagrid sourit de plus belle : « Il n’y a qu’un seul lieu pour apprendre ça, l’Ecole des Prières et des Miracles de Poudlard ! »
EN BONUS : On a des nouvelles d'Harry plus vieux
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